L'artiste allemand Georg Baselitz investit la galerie Thaddaeus Ropac de Pantin avec une exposition intitulée "La boussole indique le nord".

Cette année, à l’occasion du 85e anniversaire de l’artiste, des expositions ont lieu dans plusieurs institutions internationales prestigieuses.

Nous sommes parti nous promener à la galerie Thaddaeus Ropac de Pantin pour découvrir cinq séries réalisées par l’artiste entre 2020 et 2021. Marquée par une intégration sans précédent de tissus et par une méthode de transfert qui indique un développement récent important dans la pratique de Baselitz, l’exposition nous invite à plonger dans un univers unique où la logique du collage fusionne avec celle de la peinture.

Exposition à absolument découvrir jusqu’au 27 mai 2023.

Vue de l’exposition ©galeriethaddaeusropac

Parmi les œuvres exposées les Tulipes aux compositions épurées et couleurs contrastées, trois séries de portraits aux couleurs vives, et une série de portraits plus mélancoliques sur fond sombre

Vues de l’exposition ©galeriethaddaeusropac

À propos de l’artiste

Georg Baselitz a exercé une profonde influence sur l’art international depuis 1960 et est incontestablement l’un des artistes les plus importants de notre époque.

Il a façonné une nouvelle identité pour l’art allemand dans la seconde moitié du XXe siècle ; en réaction au traumatisme et à la tragédie de la Seconde Guerre mondiale, il a développé un vocabulaire artistique qui s’inspire de l’œuvre de ses prédécesseurs, tout en restant unique et totalement individuel. Depuis lors, Baselitz a constamment renouvelé sa pratique à travers des développements formels, en s’inspirant de l’histoire de l’art et de sa propre œuvre, sans jamais se laisser limiter par un seul style identifiable.

Baselitz peint ses compositions à l’envers depuis 1969.

Ce format inédit lui permet de vider la forme de son contenu, de naviguer entre abstraction et figuration et de révolutionner un médium qui était alors considéré comme irrémédiablement conventionnel. Sa méthode tactile de peinture avec les doigts adoptée dans les années 1970 a encouragé une utilisation plus libre de la couleur et de la matière, qui sera mise en évidence dans ses champs colorés expressionnistes des années 1980. Cette décennie fut déterminante pour l’artiste, qui se vit sélectionné pour représenter l’Allemagne à la Biennale de Venise de 1980 aux côtés d’Anselm Kiefer, l’occasion d’une première incursion dans le domaine de la sculpture

Le besoin constant d’innovation est présent tout au long de la carrière de Baselitz, comme dans les peintures Remix qu’il crée depuis les années 2000 et qui examinent l’iconographie de ses œuvres passées. En revisitant ses propres motifs et en intégrant de subtiles références à l’histoire de l’art, Baselitz propose une réflexion sur la nature même de la peinture. Interrogé sur cette autoréférentialité, il a déclaré : « Je n’ai pas cessé de m’enfoncer en moi-même, et tout ce que je fais est tiré de moi-même. » Dans des œuvres récentes qui mettent en scène les figures de l’artiste et de sa femme Elke, Baselitz s’engage dans la question de la représentation, de l’inéluctabilité de la subjectivité et de la représentation du soi à travers un être cher.

Georg Baselitz, Menti senti, 2020 Huile sur toile. 300 x 250 cm